Hyper sexualisation et sexisme : ce qui m’énerve dans les romans

Bonjour !

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Ca fait longtemps que je voulais faire un article de ce genre, sur un sujet important, et je me décide enfin à le faire aujourd’hui. Pourquoi ? Parce que j’en ai marre !

C’est un sujet qui m’énerve de plus en plus, et auquel je suis de plus en plus sensible : l’hyper-sexualisation et donc indirectement le sexisme des personnages dans les romans.
Que ce soit les femmes ou les hommes ( et oui, surprise ), de très nombreux livres ont un problème avec leurs personnages, et la manière dont ils sont représentés. Donc en gros dans cette article, on va parler de tout ce qui m’énerve dans les personnages de romans.

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L’importance du physique dans les romans de nos jours.

Les filles sont dans ce cas là un poil plus touchées que les garçons et pour le moment je ne prends pas en compte les bouquins purement de romance qui ont des codes propres à eux. Certains principes clichés sont beaucoup trop appliqués dans les romans, particulèrement sur le physique des femmes  :

  • Si tu n’es pas jolie tu ne vaux rien, Et peu importe tes capacités, ton intelligence ou quoi que ce soit d’autre le PHYSIQUE primera d’abord. Chaque personnage féminin est « validé » par le regard du héros et ça rapporte au fait que les femmes sont le plus souvent jugées par leurs attribut physiques (beaucoup plus que les hommes) avec des descriptions très sexualisées, toujours plus irréalistes (dans la vraie vie toutes les filles qu’un mec rencontre ne sont pas des beautés vénitiennes). De plus, faites un peu attention et vous allez remarquer que dans beaucoup de livres l’héroïne est constamment décrite physiquement.

Exemple :

Tara Duncan de la série de Sophie Andouin Mamikonian qui est CONSTAMMENT décrite au point de n’en plus pouvoir. Il faut bien se mettre dans le crâne une chose : les descriptions physiques ne sont utiles qu’au début, pour se faire une image du protagoniste, excepté si elles ont une importance (exemple : une cicatrice, un handicap). Prenez l’exemple de Tris dans Divergente ou Katniss dans Hunger Games. Il est dit au début qu’elles ne sont pas magnifiques, à la limite jolies mais pas de beauté transcendante et c’est tout. On entend plus parler de leur visage ou corps, sauf quand elles se font mal, pour la simple et bonne raison QU’ON S’EN FICHE.

Alors par pitié, arrêtez les descriptions à rallonge sur la beauté de l’héroïne.

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Le love interest inutile 

Pareil, les filles sont plus touchées que les garçons. Dans le cas d’une héroïne, le love interest masculin est rarement inutile : il est la pour l’aider, pour qu’elle pleure sur son épaule, pour la sauver en cas de danger. Dans le cas d’un héros par contre, le nombre de livres ou la copine est complètement négligeable est hallucinant !

Dans ce cas, il y a 2 types d’auteurs :

Premièrement, l’auteur qui tente de la faire passer pour un personnage utile à l’intrigue (alors que pas du tout). Généralement, elle fait 2-3 choses dans le roman pour prouver qu’elle ne fait pas RIEN mais concrètement c’est plus la personne qu’on se trimballe tous le bouquin.

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Exemple :

Taylor dans le cercle des 17. C’est une pom pom girl et la plus belle fille de l’école. Mais elle est aussi douce, charmante, innocente = love interest du héros. Elle ne sert à rien dans l’histoire, à part se faire enlever pour ensuite être sauvée par Michael Vey (double cliché). Les tentatives pour la rendre intéressante sont à mourir de rire. Et je dis tout ça, en sachant que c’est quand même une série que j’aime

Deuxièmement, l’auteur qui assume totalement le fait qu’elle est obsolète, et dans une vaine tentative pour justifier sa présence, il glissera des scènes romantiques toutes les deux pages. Très efficace comme camouflage, je conseille. Je rappelle bien évidemment qu’on ne parle pas de bouquins de romance, ou c’est tout l’intérêt. Je parle essentiellement de romans YA.

Les Mary Sues 

Alors la, on arrive dans LE truc que je déteste le plus. Très rapidement, qu’est ce qu’une Mary-Sue : un personnage féminin trop parfait tout simplement. C’est souvent comme le dit notre cher Wikipédia la projection de l’auteur. L’exemple parfait c’est Tara Duncan, qui n’a aucun défauts. Le monde gravite autour d’elle, tous les personnages masculins tombent amoureux d’elle, elle est extrêmement puissante mais aussi modeste hein. Sa tante est l’impératrice (  qui a d’ailleurs abdiqué en sa faveur, pas sa plus brillante décision ). Tout le monde l’adore et le peu de personnes qui ne peuvent pas la blairer sont soit des camarades jalouses ( hum) ou des méchants. Je vous jure qu’au bout d’un moment, elle vous donne des envies de meurtre cette petite Tara. Bref elle est chiante au possible.fa69b120fc8499fbfd3738749b8f5fc2--adams-family-the-addams-family.jpg

On peut aussi nommer Sophie dans Gardiens des Cités Perdues qui hélas devient une M-S au fur et à mesure des romans.

( Je parle de M-S dans cet article parce que finalement ce sont des tentatives ratées d’héroïnes fortes )

Le Trinity Syndrome 

D’après Le Cinéma est politique : “Cela  désigne le trope consistant à introduire un personnage féminin particulièrement compétent et intéressant, pour finalement le réduire à la fonction de bras droit du héros masculin ».  Et ça donne quoi comme message ? Que peut importe à quel point une femme est extraordinaire, compétente, forte, intelligente etc., elle sera toujours moins digne d’intérêt qu’un homme.

Homme ordinaire > Femme extraordinaire 

Ce n’était probablement pas l’intention, mais c’est ça que ça renvoie. C’est par exemple Hermione dans Harry Potter (même si elle reste très importante au scénario), ou si on parle de films 30 secondes Trinity dans Matrix, Hope dans Ant Man, Nala dans Le Roi Lion et, hélas, tant d’autres.

Je vous entends déjà crier derrière vos écrans : « mais tu parles pas des personnages masculins dans les bouquins ! ». Patience, j’y arrive.

Les personnages masculins ou la sur virilisation 

Parce que le sexisme féminin c’est très médiatisé : tout le monde en parle, ca fait scandale patati patata, mais le sexisme masculin, la sur-virilisation ça s’est beaucoup moins connu.

Mais qu’est ce que c’est ?

Sur virilisation : excès d’attitudes « typiquement masculines » dans un comportement d’homme

La ou les filles doivent être belle et fermer leur gueule ( tellement de rage dans cet article 😉 ), les garçons eux doivent être viriles et forts, avoir du muscle et aussi au passage être beau gosse, c’est bonus. Pour être un « vrai mec », il ne faut pas chouiner, pleurer ou faire sa gonzesse comme on dit.  On entendra souvent les fameux : « fais pas ta femmelette ! » ou encore  » Sois un homme ! » Mais je m’égare. Si on reprend les personnages de bouquins, tout ce que je tiens à faire remarquer c’est qu’il faut arrêter avec les personnages stéréotypés : les filles belles, minces, fragiles, faibles, vulnérables, vous avez compris,  et les hommes puissants, viriles, protecteurs, musclés.

Après avoir autant craché sur les personnages de nos jours, laissez moi vous donner quelques excellentes héroïnes :

  • Holly Short dans Artemis Fowl : un (une ?) soldat déterminée et ingénieuse et point bonus qui ne tombe pas amoureuse du héros ! Cela ne l’empêche pas d’être pour moi l’un des meilleurs personnages d’Artemis Fowl
  • Kate Daniels dans ben…Kate Daniels : l’une des héroïnes les plus fantastiques DU MONDE. Sarcastique, brave, ingénieuse et légèrement brute, on ne va pas se mentir, Kate est le parfait mélange !
  • Inej dans Six of crows : aussi forte mentalement que physiquement, Inej est absolument géniale dans sa manière d’être. Réservé et ne parlant pas beaucoup, elle n’hésite néanmoins pas à ouvrir sa bouche et dire son opinion haut et fort quand c’est nécessaire ! A découvrir absolument

Cet article est fini MAIS ne partez pas tous de suite ! Je vous conseille vraiment si cet article vous a intéressé d’aller checker 2 liens :

  • Cet article « Je déteste les personnages féminins forts » que j’ai absolument adoré et qui m’a ouvert les yeux. Je vous vois déjà crier au scandale, parce qu’on sait tous que tout le monde adore les personnages féminins forts mais sérieusement, allez lire cet article c’est passionnant.
  • Une BD sur le même sujet, qui traite la question : « Un personnage féminin fort doit il forcément être virile ? »

7 commentaires sur « Hyper sexualisation et sexisme : ce qui m’énerve dans les romans »

  1. Peut-être, serait-ce le style du Young Adult qui voudrait cela? J’ai d’ailleurs progressivement abandonné ce style de lecture car je trouvais les personnages trop stéréotypés. Je trouve que cela est un peu moins marqué dans la Fantasy dite plus « adulte » (enfin, celle d’aujourd’hui car celle des années 70-80, les femmes ne servaient carrément à rien).

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    1. Tu as tout a fait raison c’est le style qui veut ça ! On aurait tendance à dire « c’est pour les jeunes, donc c’est pas grave », mais c’est justement la le problème. Il faut faire des livres, certes pour les jeunes, mais beaucoup moins stéréotypés et clichés, c’est tout ce que je dis 😉

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